Musikzen – Le Grand Macabre de Ligeti dans la version culte de La Fura dels Baus – Opéra de la mort, mais pas mort de l’opéra

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Le Grand Macabre

 

La mort, mais une mort pour rire (jaune), une mort baroque à la Jérôme Bosch, dans La Ballade du Grand Macabre, écrit dans les années 1930 par le dramaturge bruxellois Michel de Ghelderode. La mort, à commencer par celle de l’opéra – toujours annoncée et pas encore avérée -, joyeuse, parodique, mêlant klaksons et grandes périodes lyriques, dans l’ouvrage qu’en a tiré György Ligeti en 1978. En 1997, le compositeur avait revu sa partition pour le festival de Salzbourg, mais avait ouvertement désavoué le metteur en scène Peter Sellars, qui avait fait de son Grand Macabre une allégorie pas burlesque du tout de la guerre atomique. Il aurait probablement mieux aimé – s’il n’était lui-même mort entre temps – la version des Catalans de La Fura dels Baus, passée par Bruxelles, Londres et Rome et filmée au Liceo de Barcelone, où l’on voit, sur scène et sur écran, une grosse dame frôlant l’overdose de pizza, dont le corps – orifices, protubérances et même viscères – sert de « ville » à cette Farce de la mort qui faillit trépasser (titre d’une première version de la pièce, pour marionnettes flamandes). Difficile de filmer le théâtre très visuel, en perpétuel trompe-l’œil, de La Fura dels Baus. Cette captation se sort bien de l’épreuve et donne une idée assez juste de cette production qui reste parmi les meilleures de cette œuvre très vite entrée au répertoire international. Sous la direction précise (la partition est redoutable) de Michael Boder, les chanteurs sont tous de la trempe des vedettes Chris Merritt et Barbara Hannigan. François Lafon

 

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